Vevcani carnaval

En Macédoine, j'ai toujours eu un peu l'impression que le temps allait plus lentement, ou du moins avec un léger retard continue. Et puis, finalement, après 11 mois passés ici, j'ai fini par en comprendre l'origine...JESUS!... 

Non non, je ne me suis pas convertis à l'Orthodoxie! En revanche je me suis couché un peu moi stupide le jour où l'on m'a appris que les Orthodoxes n'étant pas d'accord avec les catholiques sur la date de naissance du "petit", ils ont deux semaines de retard sur le calendrier que nous utilisons. 

Pour cette raison, le 13 février dernier, nous nous sommes rendus à Vevcani ( prononcez "Vevtchani") pour le traditionnel carnaval qui marque la fin d'année. Ce village est situé dans les montagnes à quelques kilomètres au Nord du Lac d'Ohrid (Sud Ouest de la Macédoine). Ce carnaval est en fait une vieille fête païenne durant laquelle on se débarrasse des mauvais esprits de l'année écoulée. Les hommes du village paradent dans la rue principale du village déguisés en tout ce qu'il y a de plus répuniant, bestiale, "trash". 


Le vin fait maison et la Rakija coulent à flot, les participants étant autorisés à en réclamer aux autres villageois et spectateurs de cette étrange parade. 



Cette année, on retiendra la délégation de l'OTAN en têtes de choux, les "travelos" prostitués et leur manager (photo ci-dessus), la table de chirurgie, un nostalgique de Tito, les vampires Roumains, le bobsleigh de Rastaroket et les nombreux costumes traditionnels qui font bien sur parties de la fête.

Je vous laisse apprécier quelques photos... à très vite pour une autre bouché de Macédoine!





Quelle soit païenne, catholique, orthodoxe, musulmane, ... "la boite de Macédoine" vous souhaite une bonne et heureuse année 2009 à tous!

Back dans les Ba...lkans!


Après un retour surprise en France pour les fêtes, me voilà de retour dans les Balkans avec le ventre bien rempli par les fêtes et la motivation toujours au maximum pour mon dernier mois de volontariat. 

Après 24h de bus et une journée passée à Belgrade, j'ai retrouvé Skopje hier soir. Et là surprise!!!... la neige que j'avais quitté dans les Alpes il y a quelques jours est arrivée ici. Un grand manteau blanc a recouvert Skopje, lui donnant une nouvelle atmosphère que je ne lui connaissais pas.

Lorsque le bus est entré dans la capitale macédonienne, j'ai très vite remarqué de grands feux de joies autour des habitations. Lili, la jeune fille assise à coté de moi m'explique que c'est une tradition orthodoxe. Ici Noël à lieu le 7 janvier, et j'apprends qu'avant cela, les gens préparent la venue du petit Jesus en allumant de grands feux. Un peu plus tard, à l'entrée de ma rue, je découvre que mes voisins célèbrent avec joie cette coutumes. Les enfants du coin et mon propriétaire m'accueillent avec de grands sourires et des "Zdravo! Crekna Nova Godina!" (Salut, bonne année! en Macédonien). Très vite, je me retrouve avec un verre de Cola dans une main, et un de Rakia (eau de vie locale) dans l'autre. L'ambiance est tellement chaleureuse que j'en oublie le poids de mon sac et le froid hivernal... je viens de retrouver la chaleur macédonienne!




Kosovadrouille


Vendredi soir, 16h10... deux étrangers courent dans la gare de Skopje. Ils arrivent sur le quai où deux wagons accrochés à une locomotive attendent. Deux hommes sont assis sur un banc. Les deux jeunes (ma colloque Indre et moi) leur demandent en macédonien si le train part bien pour le Kosovo. Un des deux hommes répond en albanais avec un grand sourire. Je lui explique en rigolant que je ne sais dire que "santé"(="gazouel") en albanais. Tout le monde sourit et nous montons dans le train qui se dirige en effet vers Pristina. En route pour un week end Kosovesque...

3 heures de train plus tard, nous rencontrons Margot, une volontaire française fraichement arrivée au Kosovo. nous passons la première soirée dans un restaurant très sympa et pas cher pour des occidentaux en vadrouille. Pristina cache quelques bars et restaurant sympathique qu'il est bon d'explorer.

Le samedi matin, nous nous rendons à l'entré de "Film city", une base militaire de l'OTAN. Nos colloques espagnols nous avaient décris l'endroit comme le paradis de la contrefaçon bien faite et des vêtements pas chers. En effet nous découvrons deux grands magasins remplis de DVD (copies bien sur), veste et pantalon North Face, anorak Spyder, Gucci, Dolce Gabana, ... tout cela a des prix défiant toute concurrence. Les magasins sont majoritairement fréquentés par des militaires de l'OTAN. Ca parle anglais, français, italien, autrichien, allemand, ... chacun faisant ses courses de Noël pour la famille restée au pays. L'ambiance est détendue. Entre deux rayons de vestes North Face, trois militaires français blaguent en regardant des vêtements contrefaits: "...ils sont fort ces petits chinois, on dirait presque des vrais!"

Ensuite nous rejoignons d'autres français travaillant à Pristina pour se rendre à Kosovska Mitrovica. Cette ville située au Nord de la province est divisée depuis la fin du conflit (1999) en deux parties. Au sud vivent les albanais, au Nord les serbes (minoritaires), au milieu coule une rivière. Le pont principal qui relie les deux parties de la ville, est gardé par la KFOR française (Kosovo Force de l'OTAN). 

Pour ceux qui ne connaitraient pas la guerre du Kosovo, elle a opposé de 1998 à 1999 les Serbes aux Albanais revendiquant mutuellement être les seuls occupants légitime de cette région. L'UE et les Nations Unis n'intervenant pas, l'OTAN a décidé en 1999 contre l'avis des Nations Unies de bombarder la Serbie (Kosovo inclus) avant d'envoyer des forces au sol. Aujourd'hui encore, le Kosovo est occupé par l'OTAN qui veille pour ne pas laisser naitre un nouveau conflit. 

Après une petite heure de mini bus sur les routes Kosovardes, nous arrivons donc à Mitrovica. 5 minutes de marche et nous voilà devant le pont gardé par la KFOR française. Un convoi des nations unis remplis de casques bleus Ethiopiens (je ne suis pas totalement sur pour la nationalité) attends patiemment pour passer le pont. Sur la gauche, au sommet d'un bâtiment jaune moutarde, derrière une cabane en sac de sable, une amie me montre les snipers français qui sont en veilles. Le gendarme posté à l'entré du pont nous confirme que l'on peut traverser sans soucis. Une partie du groupe rejoint le centre culturel français où se déroule à l'occasion de la Saint Nicolas un petit carnaval. 

De notre côté, Indre, Margot et moi grimpons jusqu’à l'Eglise orthodoxe qui domine le nord de la ville. Un bel édifice religieux flambant neuf, mais aussi une belle provocation de l'Eglise serbe envers les albanais vivant au sud. De là nous pouvons voir toute la ville qui n'a rien de particulièrement intéressant. En revanche les montagnes alentours donnent envi de partir en randonner les explorer. 

Plus tard dans les rues de Mitrovica nord, nous rencontrons quelques enfants déguisés. Je leur demande en Serbe où est le centre culturel français. Une jeune sorcière me dit de les suivre. Ce sont les enfants qui participent au carnaval. Nous retrouvons le reste du groupe dans un petit bâtiment bleu en préfabriqué. C'est le modeste centre culturel qui a le mérite d'exister. A l'intérieur l'ambiance est à la fête, les enfants sont heureux de pouvoir parler avec des français natifs. De son coté Indre leur parle en anglais et apprend quelques mots de Serbe. Nous avons passé un excellent moment et sommes rentrés en taxi  pour finir la soirée à Pristina.


Le lendemain, départ pour Prizren, une ville dans l'Ouest de la province. Sur le trajet nous admirons les paysages et les montagnes recouvertes d'un jeune manteau blanc. La région est parsemée de montagne (signification du mot Balkan en vieux bulgare). Prizren est une petite ville calme qui a conservé un vieux centre avec des rues pavées et une grande mosquée. Ces également une des villes les plus multiethniques de la région. Ici se côtoient Albanais, Turques, Bosniac, Torbesh, etc. Les mosquées sont nombreuses, nous nous arrêtons devant l'une d'entre elle. Je fais un signe au vieil homme qui est là. Il répond positivement et nous invite amicalement à rentrer. Il essaiera ensuite de nous expliquer l'histoire de cette petite mosquée. Nous comprendrons seulement qu'il est turc et que la mosquée a donc probablement la même origine que lui. Pour finir, il me tape sur le dos avec un grand sourire, puis nous remettons nos chaussures pour quitter le lieu. 

Avant la guerre Prizren avait aussi son quartier serbe aujourd'hui en ruine. Ici aussi la guerre a laissé des traces. Les quelques églises orthodoxes sont entourées de barbelés et le monastère presque détruit qui surplombe la ville est toujours gardé par la KFOR. 

Nous prenons le temps de nous restaurer et de marcher quelques heures dans la ville et nous devons déjà repartir. Il nous faut rejoindre Pristina et ne pas manquer le dernier bus pour Skopje... c'est un beau week end plein de découverte et de bons moments qui s’achève.

Vivement le prochain!